Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion (liberté)
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Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion (liberté)
Le corps est bien pour nous un moyen d'agir, mais c'est aussi un empêchement de percevoir. Son rôle est d'accomplir en toute occasion la démarche utile ; précisément pour cela, il doit écarter de la conscience, avec les souvenirs qui n'éclaireraient pas la situation présente, la perception d'objets sur lesquels nous n'aurions aucune prise. C'est, comme on voudra, un filtre ou un écran. Il maintient à l'état virtuel tout ce qui pourrait gêner l'action en s'actualisant. Il nous aide à voir devant nous, dans l'intérêt de ce que nous avons à faire ; en revanche il nous empêche de regarder à droite et à gauche, pour notre seul plaisir. Il nous cueille une vie psychologique réelle dans le champ immense du rêve. Bref, notre cerveau n'est ni créateur ni conservateur de notre représentation ; il la limite simplement, de manière à la rendre agissante. C'est l'organe de l'attention à la vie.
Mais il résulte de là qu'il doit y avoir, soit dans le corps, soit dans la conscience qu'il limite, des dispositifs spéciaux dont la fonction est d'écarter de la perception humaine les objets soustraits par leur nature à l'action de l'homme. Que ces mécanismes se dérangent, la porte qu'ils maintenaient fermée s'entr'ouvre : quelque chose passe d'un « en dehors » qui est peut-être un « au-delà ». C'est de ces perceptions anormales que s'occupe la « science psychique». Supposons qu'une lueur de ce monde inconnu nous arrive, visible aux yeux du corps. Quelle transformation dans une humanité généralement habituée, quoi qu'elle dise, à n'accepter pour existant que ce qu'elle voit et ce qu'elle touche !
Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion
Mais il résulte de là qu'il doit y avoir, soit dans le corps, soit dans la conscience qu'il limite, des dispositifs spéciaux dont la fonction est d'écarter de la perception humaine les objets soustraits par leur nature à l'action de l'homme. Que ces mécanismes se dérangent, la porte qu'ils maintenaient fermée s'entr'ouvre : quelque chose passe d'un « en dehors » qui est peut-être un « au-delà ». C'est de ces perceptions anormales que s'occupe la « science psychique». Supposons qu'une lueur de ce monde inconnu nous arrive, visible aux yeux du corps. Quelle transformation dans une humanité généralement habituée, quoi qu'elle dise, à n'accepter pour existant que ce qu'elle voit et ce qu'elle touche !
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