Sartre , L’être et le néant
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Sartre , L’être et le néant
Le coefficient d’adversité des choses ne saurait donc être un argument contre notre liberté, car c’est par nous, c’est à dire par la position préalable d’une fin que surgit ce coefficient d’adversité. Tel rocher qui manifeste une résistance profonde si je veux le déplacer, sera, au contraire, une aide précieuse si je veux l’escalader pour contempler le paysage. En lui-même, s’il est même possible d’envisager ce qu’il peut être en lui-même, il est neutre, c’est à dire qu’il attend d’être éclairé par une fin pour se manifester comme adversaire ou comme auxiliaire.
(…) Me voilà tuberculeux par exemple. Ici la malédiction. Cette maladie, qui m'infecte, m'affaiblit, me change, limite brusquement mes possibilités et mes horizons. J'étais acteur ou sportif, je ne puis plus l'être. Ainsi négativement je suis déchargé de toute responsabilité touchant ces possibilités que le cours du monde vient de m'ôter. C'est ce que le langage populaire nomme « être diminué ». Et ce mot semble recouvrir une image correcte: j'étais un bouquet de possibilités, on ôte quelques fleurs, le bouquet reste dans le vase, diminué, réduit à quelques éléments. Mais en réalité il n'en est rien, cette image est mécanique. La situation nouvelle quoique venue du dehors doit être vécue, c'est à dire assumée, dans un dépassement. Il est vrai de dire qu'on m'ôte ces possibilités mais il est aussi vrai de dire que j'y renonce ou que je m'y cramponne ou que je ne veux pas voir qu'elles me sont ôtées ou que je me soumets à un régime systématique pour les reconquérir. En un mot ces possibilités sont non pas supprimées mais remplacées par un choix d'attitudes possibles envers la disparition de ces possibilités.
Sartre , L’être et le néant
Le coefficient d’adversité des choses ne saurait donc être un argument contre notre liberté, car c’est par nous, c’est à dire par la position préalable d’une fin que surgit ce coefficient d’adversité. Tel rocher qui manifeste une résistance profonde si je veux le déplacer, sera, au contraire, une aide précieuse si je veux l’escalader pour contempler le paysage. En lui-même, s’il est même possible d’envisager ce qu’il peut être en lui-même, il est neutre, c’est à dire qu’il attend d’être éclairé par une fin pour se manifester comme adversaire ou comme auxiliaire.
(…) Me voilà tuberculeux par exemple. Ici la malédiction. Cette maladie, qui m'infecte, m'affaiblit, me change, limite brusquement mes possibilités et mes horizons. J'étais acteur ou sportif, je ne puis plus l'être. Ainsi négativement je suis déchargé de toute responsabilité touchant ces possibilités que le cours du monde vient de m'ôter. C'est ce que le langage populaire nomme « être diminué ». Et ce mot semble recouvrir une image correcte: j'étais un bouquet de possibilités, on ôte quelques fleurs, le bouquet reste dans le vase, diminué, réduit à quelques éléments. Mais en réalité il n'en est rien, cette image est mécanique. La situation nouvelle quoique venue du dehors doit être vécue, c'est à dire assumée, dans un dépassement. Il est vrai de dire qu'on m'ôte ces possibilités mais il est aussi vrai de dire que j'y renonce ou que je m'y cramponne ou que je ne veux pas voir qu'elles me sont ôtées ou que je me soumets à un régime systématique pour les reconquérir. En un mot ces possibilités sont non pas supprimées mais remplacées par un choix d'attitudes possibles envers la disparition de ces possibilités.
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