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Bonheur et désir

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Message par Anne Allarousse TS4 Sam 6 Jan - 17:58

Bonheur et désir

I/ introduction

Dans un premier temps, la définition du bonheur pourrait être un état dans lequel on se trouve lorsque tous nos besoins et désirs sont satisfaits. Mais cet état là étant empirique, subjectif et personnel on peut se demander si le bonheur est réellement accessible et s’il existe une définition du bonheur « universelle ».
Attention contrairement à la joie, le bonheur est un sentiment qui dépend de moi et qui fonctionne dans la durée contrairement à la joie qui est une émotion à un moment précis se traduisant par un sourire, un rire et inconsciemment, une ouverture.

II/ L’opposition bonheur et désir, désir et besoin

• Le désir est une expression consciente des Hommes de leurs besoins et de leur volonté à posséder quelque chose qui devrait leur procurer de la satisfaction. Cela passe donc par un sentiment de manque. Le bonheur lui, se traduit par un sentiment de plénitude, de bien-être. Ces deux définitions semblent plutôt opposées.

• Le besoin est tout ce qui est nécessaire à mon équilibre, c’est l’instinct animal : se reproduire, se nourrir… (Mais il peut devenir artificiel s’il est engendré par un comportement, une habitude. Ce donc des besoins que je m’invente psychologiquement ils deviennent ainsi virtuels). Au contraire le désir se construit dans l’imagination de l’Homme et dépend donc de sa capacité à se représenter consciemment un objet désiré.

Si je prends l’exemple du fait de boire pour illustrer la différence. Le fait de boire que ce soit du coca ou de l’eau, remplit un besoin animal, primaire. Lorsque ce besoin est satisfait il disparaît. Dans un deuxième temps, si je suis en plein cagnard et que la soif me vient je me représente cette bouteille d’Ice Tea bien fraiche. Lorsque ce désir est satisfait il se portera sur autre chose.

Un problème se pose alors sur la gestion de nos besoins et désirs car leur caractère illimité s’oppose à celui stable et durable du bonheur.

III/ Faut-il satisfaire tous ses désirs ?

• Le désir étant illimité et constamment présent, satisfaire chacun de ses désirs pour être heureux n’est pas une bonne logique puisque l’on passerait notre existence à courir après le bonheur, inatteignable.

Schopenhauer a écrit « Le désir satisfait fait place aussitôt à un nouveau désir. Comme une aumône qu’on jette à un mendiant, elle lui sauve la vie aujourd’hui pour prolonger sa misère jusqu’à demain. » 1818

Epicure, lui, traite de l’ataraxie ou le plaisir provenant de l’absence de souffrance. Dans Lettre à Ménécée, « Nous ne cherchons le plaisir que quand nous souffrant de son absence, mais quand nous ne souffrons pas, nous n’avons plus besoin de chercher le plaisir. »

Les deux philosophes montrent ainsi que le désir fait de notre existence une souffrance constante car lorsque l’on désire un objet on souffre de ne pas pouvoir l’obtenir. Et si l’on finit par l’avoir, le plaisir et la satisfaction sont alors très brefs car on repart très vite satisfaire un nouveau désir.

Faudrait-il alors ne plus rien désirer pour ne plus souffrir ? Ce qui est sûr c’est que le bonheur ne peut pas être vécu à travers la satisfaction de tous les désirs, mais par une simplicité de l’existence qui a été perdue suite à la création d’une société de consommation et à la multiplicité des désirs engendrée.

• Pendant l’Antiquité, les philosophes voyaient le bonheur comme un but ultime pour tous les Hommes.

L’épicurisme : Pour Epicure, l’état de bonheur est une absence de trouble dans le corps et l’âme. Pour parvenir à cet état stable il ne faut ainsi se préoccuper que de ses désirs essentiels. Comme il le dit dans Lettre à Ménécée, les désirs ont une hiérarchie :
- Les désirs naturels et nécessaires, faciles à satisfaire (l’eau, la nourriture)
- Les désirs vains, non nécessaires (le bon vin)
- Les désirs non naturels et non nécessaires (la richesse), qui amènent souvent tristesse et souffrance car l’Homme veut toujours avoir plus que ce qu’il a déjà.

Ainsi pour Epicure, on peut accéder facilement à un bonheur simple et modéré en se focalisant sur les désirs naturels et nécessaires. L’épicurisme c’est donc la recherche de plaisir dans la sérénité, la sagesse et la tempérance. Contrairement à l’hédonisme qui prône une vie chargée de sensations positives et plaisantes, à travers la folie, l’insécurité.

III/ Le bonheur de travailler et d’agir : l’arétaïsme

Dans le texte d’Alain, Propos sur le bonheur, il y a une différence entre les activités passives « entendre » et actives « jouer ». La passivité passe alors par des sensations plaisantes ou déplaisantes, du repos ou de la satisfaction, tout cela sans le moindre effort. Au contraire, l’activité demande de l’attention et des efforts mais dans le but de progresser, d’apprendre et de profiter de la réussite. Par exemple, le jeu n’est pas un moyen d’obtenir le gain, c’est l’activité en elle-même qui est le but. En effet, si l’on donne à une personne le gain sans la possibilité de jouer elle sera déçue. Le gain est seulement un moyen pour alimenter notre motivation. Ainsi toute personne détient un potentiel à développer par le progrès pour gagner de la puissance et travailler encore et encore. D’après Alain c’est la que se trouve le bonheur : c’est le développement de notre propre potentiel tout en sachant que l’on acquerra jamais toutes les connaissances.

IV/ Le bonheur dépend-il de moi ou des circonstances extérieures ?

Les choses qui dépendent de moi ce sont celles qui se passent dans ma propre conscience. Je peux alors essayer de changer ma manière de me positionner par rapport à ce qui se passe dans ma conscience. Les choses qui ne dépendent pas de moi sont celles qui dépendent du monde extérieur. Je peux alors essayer de changer mon positionnement par rapport au monde extérieur.

- Le stoïcisme : Pour être heureux, il ne faudrait donc pas rejeter tous ses désirs car on en souffrirait, mais accepter le fait de ne pas pouvoir tous les satisfaire.
Ainsi selon ce courant de pensée, il faut accepter les évènements tels qu’ils viennent et ne pas se faire esclaves des évènements qui ne sont pas en notre pouvoir. Il ne faut ainsi désirer que ce qui vient de nous.




Anne Allarousse TS4

Messages : 3
Date d'inscription : 14/10/2017

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