La philosophie avec Patrick Sorrel
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Le désir

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Le désir        Empty Le désir

Message par Admin Mer 30 Déc - 8:54

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Le désir        Empty Re: Le désir

Message par Mai-Linh Dobremez TS3 Jeu 3 Mar - 22:42

Cours extrait de mon manuel de révisions pour le bac, pour compléter ce qu'on a déjà vu.

Le désir (du latin de, "absence de", et sidus, "astre, étoile") désigne le manque d'un objet que la conscience nous représente comme source de satisfaction possible. La question est de savoir si l'homme est l'auteur de ses désirs, s'il en a vraiment conscience et s'il les maîtrise, ou s'il en est la victime passive. Le désir une fois comblé est-il alors toujours synonyme de "satisfaction" ?

Auteurs :
- Platon, « éloge de l’intempérance par Calliclès »
- Schopenhauer, « l’impossible satisfaction du désir »
- Freud, « les désirs refoulés »
- Epicure, « la classification des désirs »
- Nietzsche, « la sublimation »

1. UN DÉSIR CONSCIENT ET SOURCE DE SATISFACTION

A. Distinction entre désir et besoin

L’homme, parce que conscient de lui-même, semble se connaître et savoir ce qui peut le satisfaire, lui faire plaisir. L’homme n’est donc pas un être limité à satisfaire des besoins : il peut désirer plus que ce qui lui est simplement nécessaire et des objets plus personnels. Le besoin commun de manger qui caractérise l’animal devient, chez l’homme, le désir de choses parfois inutiles et uniques.

B. Le désir comme affirmation de liberté et source de bonheur

D’où un éloge de la capacité à désirer : désirer serait synonyme de « liberté » et de « bonheur ». Pour Calliclès, dans le Gorgias de Platon, l’intempérance, qui consiste à satisfaire tous ses désirs sans retenue, est le modèle de la vie humaine vraiment accomplie. Multiplier ses désirs, c’est en effet élargir son champ d’actions possibles, mais aussi augmenter ses sources de plaisirs possibles. La liberté et le bonheur se mesurent ainsi à la quantité de force et d’intelligence qu’un homme sait mettre au service de ses désirs.

Rappel : Calliclès est un personnage inventé par Platon. Il lui fait soutenir les thèses qu’il souhaite critiquer et réfuter par l’intermédiaire de Socrate, son porte-parole.

2. INCONSCIENCE ET INSATISFACTION POSSIBLES DU DESIR

A. Possibilité de ne pas savoir ce que l’on désire

Mais l’homme désire parfois ce qu’il connait mal ou peu, ou bien il désire qq chose sans en connaître la raison. Le mécanisme même du désir, ses causes échapperaient à la conscience.

On peut aussi refouler certains désirs, comme le montre Freud, lorsqu’ils sont en conflit avec la morale. Dans ce cas, le sujet ne sait même pas qu’il désire ; il peut alors souffrir de névrose : l’objet de son désir lui apparait de façon déguisée, dans ses rêves ou dans ses symptômes névrotiques.

B. L’insatisfaction du désir comblé.

Par ailleurs, il est possible que le désir même satisfait ne nous apporte pas la satisfaction espérée. Pour Rousseau, dans La Nouvelle Héloïse (1761) :
malheur à qui n'a plus rien à désirer
En effet, le désir une fois comblé, une certaine désillusion apparaît. Nous sommes plus heureux le temps du manque.

C. L’insatisfaction fondamentale du désir

Enfin, on peut poser que le propre du désir est de ne pas pouvoir être satisfait. Schopenhauer montre, en ce sens, que l’homme oscille sans cesse entre le manque et l’ennui : il souffre quand il désire et il souffre aussi d’être comblé. Parce que nous ne sentons pas que nous sommes comblé, alors nous cherchons de nouveaux désirs à combler.

3. MAÎTRISE POSSIBLE ET VALEUR DU DÉSIR

A. Le rôle de la raison et de la connaissance

On peut toutefois acquérir une plus grande maîtrise de nos désirs. Socrate, critiquant Calliclès, défend l’idée que l’homme tempérant, qui ne désire que ce que sa raison lui recommande, avec calcul et modération, est plus libre et plus heureux que l’homme intempérant : il ne désire pas ce qui est inaccessible et il n’est pas dépendant de ses désirs.

Epicure montre également que la philosophie permet de savoir distinguer différents désirs : les désirs naturels et nécessaires (besoins), les désirs naturels non nécessaires et les désirs vains (insatiables). Seuls les premiers désirs sont source de bonheur (ils nous permettent de ne pas être troublé par le manque). Les désirs non nécessaires (manger de bons plats) sont à combler seulement lorsque l’occasion se présente. Les désirs vains (richesse) sont à éliminer.

Mot-clé :
La métriopathie désigne chez Epicure, le calcul des peines et des plaisirs à attendre d’un désir. Il faut savoir rechercher certaines souffrances lorsqu’on sait qu’elles sont suivies de plaisir et se refuser certains plaisirs lorsqu’ils sont suivis de souffrance.

B. Valeur du désir

Malgré tout, le désir reste, pour Nietzsche, ce qui témoigne de la force vitale de l’homme, à l’origine de la création (artistique). Il ne faut donc pas réprimer ses désirs sous prétexte qu’ils sont mauvais, mais les sublimer, càd leur conserver leur force en les tournant vers des objets plus nobles (désirer le sport plutôt que la bagarre, la justice plutôt que la vengeance).

Mai-Linh Dobremez TS3

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