La philosophie avec Patrick Sorrel
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Morceaux choisis, 1er exercice sur la liberté

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Message par Admin Ven 30 Sep - 13:24

Rapport liberté/éducation
Septembre 2016, 1er devoir.



La question qui était posée était la suivante :

« Cherchez des situations dans lesquelles vous avez senti que vous n'étiez pas libres. Expliquez pour quelles raisons vous avez eu ce sentiment, et ce que vous avez fait pour avoir plus de liberté. »


Exemples de réponses (toutes au sein de la même classe d'élèves pratiquant les arts appliqués, donc une filière qu'ils ont délibérément choisi) :


« L'école m'enlève mon sentiment de liberté. Je crois que ce qui me gène le plus, en dehors de ce qui résulte de l'éducation nationale, c'est la structure et la forme d'un cours « classique ». Une hiérarchie imposée entre professeur et élèves, l'un qui dicte des « vérités » relatives, les autres qui écoutent ces « vérités ». S'ajoute à cela l'obligation de staticité, une heure durant. Ou encore les travaux à faire, dont les échéances vous pèsent sur la conscience, jusque dans vos instants de potentielle liberté. Voilà pourquoi suivre un parcours scolaire classique me rebute, voilà, en conclusion, comment j'ai choisi de subir le système scolaire plutôt que de m'en nourrir. »

«  Ma première expérience où j'ai eu le sentiment que je n'étais pas libre se passa durant mes années de collège, la troisième année plus précisément. Celle-ci durant 365 jours, durant 365 jours mon sentiment de captivité était inchangé. (…) La monotonie, la stagnation, la répétitivité, la récurrence, l'incapacité, la bassesse, la dérision, l'hiver, l'archaïque, l'ancien. »

« Je me trouve le plus souvent en situation de non liberté quand le temps me manque, ce qui crée chez moi une forme de frustration. Cette situation se déroule généralement en fin de journée scolaire, quand je me rend compte de la quantité de choses que je vais devoir effectuer avant la fin de ma journée et du temps que j'ai en ma possession pour l'effectuer. Ce temps est en général suffisant pour effectuer ces tâches, mais j'ai également un grand nombre d'activités que je voudrais faire. Le temps me manque donc pour ces choses-là. Je me trouve alors avec un grand nombre d'obligations et de volontés mais très peu de temps disponible. Rajoutons à cela le fait que je sois assise à un cours, plus ou moins intéressant, où mon temps s'écoule sans que je puisse avancer dans mes obligations car ce cours fait lui aussi partie de ces obligations. Cette situation me frustre, j'ai l'impression que mon temps est perdu. Dans ces situations, je n'arrive pas à vivre dans le présent, je ne me sens donc pas libre, mais je ne peux rien faire contre cette situation. »

« Le travail et ses contraintes m'enlèvent mon sentiment de liberté. Lors d'un week-end, plus le travail imposé est important, moins je me sens libre. On aimerait pouvoir sortir de chez soi, prendre du temps sans penser à la scolarité, s'amuser le soir avec ses amis, consommer, rire, mais cela devient un choix : « si je sors, j'aurai moins de temps pour travailler ». Or, si le travail est trop important, cela devient : « si je sors, je n'aurai pas assez de temps pour travailler ». Face à ce dernier choix, le choix du travail s'impose et je ne me sens pas libre. »

« J'ai l'impression de ne pas être libre quand j'ai un devoir à rendre dans un délai imparti. J'ai ce sentiment car j'ai l'impression que le temps est compté, je me sens prisonnière de ce devoir qu'il faut à tout prix rendre dans la hâte. Je ne peux pas avancer à mon rythme et il faut que je m'adapte aux exigences des professeurs. Ma liberté est restreinte car le temps que je vais consacrer à ce devoir, je ne le consacre pas à d'autres choses qui me plairaient davantage. Pour me sentir plus libre, je dois faire ce devoir le plus rapidement possible pour être « libéré » de cette contrainte de temps et de stress. Cette expression « libérée » prouve bien que, dans cette situation, il y a eu un sentiment d'emprisonnement, auparavant. »

« Pour moi c'est donc à l'école que je ne me sens pas libre, sans cracher dessus et en soulignant le fait que c'est gratuit et obligatoire, et qu'on en a le droit. Je trouve que la structure scolaire n'est pas assez ouverte, ce qui m'amène à me sentir enfermée et oppressée ; je n'accepte pas le fait de rester assise sur une chaise toute la journée à s'imprégner des paroles qui nous sont balancées au visage et qu'on recrache sur du papier sans même que nos avis et pensées soient prises en compte. Ensuite je considère que beaucoup d'heures sont perdues par manque d'intérêt pour la matière et qu'elles pourraient être consacrées à des choses plus intéressantes pour l'élève. Il y a également le fait qu'on a énormément de travail obligatoire à la maison, auquel on ne peut pas échapper sans une sanction derrière ; nous avons donc le choix, ce qui nous amène par la suite beaucoup de sentiments mauvais comme le stress, la tristesse, le dérangement ou encore un manque de sommeil (…). Il n'existe pas de solution à cela puisque l'école est obligatoire, nous devons faire notre devoir d'étudiant et nous rendre tous les jours à l'école, positiver en se disant que c'est bientôt fini, et se motiver en faisant le maximum de choses pour se libérer du temps libre. »

« Je ne me sens pas libre dans la situation de l'école et des études. En effet, j'ai l'impression d'être contrainte à travailler. Des jours où je suis fatiguée et qu'une grosse journée m'attend le lendemain, j'aimerais ne pas me lever et faire ce qui me plaît de ma journée pour me reposer et me ressourcer. Cependant ce n'est pas possible, la journée devient un calvaire. Je me focalise donc sur la fin de la journée et les heures qui passent beaucoup trop lentement. »

« Quand je suis enfermée en cours, comme le cours d'ATC, qui est très long (2 à 3h), je voudrais sortir marcher, respirer, sans être enfermée dans une pièce triste de couleurs. Je me sens dans cette situation comme un petit animal enfermé dans un zoo. Je sais que je pourrais partir car je suis libre de faire ce que je désire. Cependant, je n'aimerais pas avoir les conséquences. Je me résigne donc à écouter ce qu'on me dit de faire. »

« Premièrement j'ai senti ce sentiment d'emprisonnement au collège. Tout d'abord je ne me sentais pas vraiment « moi », je faisais quelque chose qui ne me plaisait pas, qui ne me correspondait pas. J'avais la sensation de ne pas être au bon endroit, de ne pas savoir ce que je faisais là, ni pourquoi j'y étais. J'avais l'impression de ne pas être réellement quelqu'un mais seulement de faire partie d'un groupe, un groupe manipulé par la société où tout le monde répète les mêmes actions et les mêmes gestes comme les industries à la chaîne. J'avais l'impression que nous étions pris pour des personnes inférieures, incapables de réfléchir par elles-mêmes et dirigées par des personnes supérieures à qui on se sentait obligé d'obéir. J'ai subi physiquement cet emprisonnement tout en me libérant par la pensée : ce mauvais moment était infime par rapport à la vie et provisoire, l'école était une étape de « non-liberté » qui nous amènera plus tard à la liberté de choisir notre avenir. De plus, en prenant du recul, je me suis rendu compte que l'éducation était une chance qu'il fallait cueillir. »

« Quand je me trouve en cours et que je n'arrive pas à accrocher au cours, son sujet, et à la parole du professeur, je rentre dans un profond ennui où je commence à être hermétique à tous les propos du professeur. A ce moment, je crée une sorte de bulle qui est un espace fermé d'où je me sens prisonnier, et le cadre de la salle de cours renforce cet effet d'enfermement. Le cadre se transforme comme une prison qui nous coupe du monde extérieur, où nous ne pouvons pas interagir et sommes confinés dans un espace très réduit car notre champ d'action est réduit à cause des conséquences que pourraient entraîner le fait de sortir de cours. »

« Je ne me suis pas sentie libre, le 19 Septembre à 13h, lorsque vous nous avez demandé de raconter un événement où nous nous étions sentis libres, et un où nous n’avions pas eu ce sentiment. Parce que où est la liberté de devoir faire un exercice qui est dit comme non-exhaustif mais qui est rendu obligatoire avec la contrainte d'une punition s'il n'est pas fait ? Je me suis donc demandé pourquoi, je ne me suis pas sentie libre, et j'en suis arrivé à la conclusion que cet exercice pouvait être un test, c'est-à-dire de ne pas contraindre à faire quelque chose, mais par peur de pire, nous obliger à le faire quand même. Cela signifierait que sous la pression du pire, l'homme préfère faire quelque chose qu'il ne souhaite pas. Également ce test peut servir à connaître nos caractères, afin de savoir si l'on fait plutôt partie de la classe d'élèves qui font leur travail sans réfléchir, ou à celle qui écoutent leur paresse, ou enfin à celle qui réfléchissent aux conséquences de cet exercice... »

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