Pascal, Pensées (bonheur)
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Pascal, Pensées (bonheur)
Rien n'est si insupportable à l'homme que d'être dans un plein repos, sans passions, sans affaire, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide. Incontinent, il sortira du fond de son âme l'ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin, le dépit, le désespoir.
(...) Aussi les hommes qui sentent naturellement leur condition misérable n'évitent rien tant que le repos, et ils ne font que chercher le trouble tout le long de leur existence. (...) Ainsi on les blâme pour de mauvaises raisons quand on leur reproche leur agitation perpétuelle : leur faute n'est pas en ce qu'ils cherchent le tumulte, puisque s'ils ne le cherchaient que comme un divertissement ils n'auraient pas tout à fait tort ; mais le mal est qu'ils le recherchent comme si la possession des choses qu'ils recherchent devait les rendre inévitablement heureux. C'est pour ceci que l'on a raison d'accuser leur recherche de vanité, mais que ceux qui blâment et ceux qui sont blâmés n'entendent pas la véritable nature de l'homme.
Les hommes ont en effet une tendance à chercher le divertissement et l'occupation au dehors, qui vient de la volonté secrète d'échapper à tout prix à leurs misères continuelles. Mais ils ont aussi une autre tendance secrète qui leur fait penser que le bonheur n'est en effet que dans le repos, et non pas dans le tumulte. De ces deux tendances contraires, il se forme en eux un projet confus, qui se cache à leur vue dans le fond de leur âme, qui les porte à chercher le repos par l'agitation, et à se figurer toujours que la satisfaction qu'ils n'ont pas leur arrivera si, en surmontant quelques difficultés qu'ils se créent, ils peuvent par là s'ouvrir la porte du repos.
Blaise Pascal, Pensées
(...) Aussi les hommes qui sentent naturellement leur condition misérable n'évitent rien tant que le repos, et ils ne font que chercher le trouble tout le long de leur existence. (...) Ainsi on les blâme pour de mauvaises raisons quand on leur reproche leur agitation perpétuelle : leur faute n'est pas en ce qu'ils cherchent le tumulte, puisque s'ils ne le cherchaient que comme un divertissement ils n'auraient pas tout à fait tort ; mais le mal est qu'ils le recherchent comme si la possession des choses qu'ils recherchent devait les rendre inévitablement heureux. C'est pour ceci que l'on a raison d'accuser leur recherche de vanité, mais que ceux qui blâment et ceux qui sont blâmés n'entendent pas la véritable nature de l'homme.
Les hommes ont en effet une tendance à chercher le divertissement et l'occupation au dehors, qui vient de la volonté secrète d'échapper à tout prix à leurs misères continuelles. Mais ils ont aussi une autre tendance secrète qui leur fait penser que le bonheur n'est en effet que dans le repos, et non pas dans le tumulte. De ces deux tendances contraires, il se forme en eux un projet confus, qui se cache à leur vue dans le fond de leur âme, qui les porte à chercher le repos par l'agitation, et à se figurer toujours que la satisfaction qu'ils n'ont pas leur arrivera si, en surmontant quelques difficultés qu'ils se créent, ils peuvent par là s'ouvrir la porte du repos.
Blaise Pascal, Pensées
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